Arrêts maladie : tout va changer pour les Français en âge de travailler à partir de cette date, les réactions sont vives

arrêts maladie tout va changer pour les français en âge de travailler à partir de cette date, les réactions sont vives

La réforme des arrêts maladie prévue pour juillet 2025 s’annonce comme un tournant majeur pour les travailleurs français. Face à l’explosion des coûts et à l’augmentation significative des arrêts de travail, le gouvernement prépare des mesures strictes pour redresser les finances publiques. Cette réforme, qualifiée par certains de « piège dangereux », suscite déjà de nombreuses inquiétudes parmi les actifs.

L’explosion des arrêts maladie en France depuis 2019

Le constat dressé par Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux Comptes publics, est alarmant : les arrêts maladie connaissent une dérive préoccupante depuis 2019. En 2023, ces absences ont coûté pas moins de 17 milliards d’euros à l’Assurance maladie, dont 10,2 milliards uniquement en indemnités journalières.

Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs combinés :

  • La hausse des pathologies chroniques dans la population active
  • L’épuisement psychologique post-pandémie
  • Le vieillissement progressif des travailleurs
  • Des arrêts de plus en plus longs et fréquents

D’après une étude du cabinet BSI publiée mi-avril 2025, la France détient le record européen des arrêts maladie prolongés, avec 15% des arrêts qui dépassent un mois. Cette situation exceptionnelle interroge sur les spécificités du modèle social français et ses conséquences économiques.

Le déficit d’activité, une préoccupation gouvernementale

Lors de la conférence tenue à Matignon le 15 avril, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre déléguée à l’Emploi, a pointé un problème structurel : le déficit global d’activité des Français en âge de travailler. Elle souligne particulièrement les difficultés d’intégration des jeunes et des seniors sur le marché du travail.

Les chiffres avancés par la ministre sont révélateurs : un Français actif travaillerait en moyenne 2 à 3 heures de moins par semaine qu’un Allemand ou un Britannique, et jusqu’à 350 heures de moins par an qu’un Américain. Un écart qu’elle attribue en partie à la fréquence plus élevée des arrêts maladie dans l’Hexagone.

Cette situation crée un déséquilibre dans le système de protection sociale : moins de cotisations entrent tandis que les prestations versées augmentent, aggravant le déficit déjà préoccupant.

Pays Heures travaillées (comparaison) Proportion d’arrêts longs
France Base de référence 15% (plus d’un mois)
Allemagne/Royaume-Uni +2 à 3h/semaine Taux inférieur
États-Unis +350h/an Taux nettement inférieur

Vers une réforme drastique en juillet 2025

Le gouvernement français, confronté à l’urgence de trouver 40 milliards d’euros d’économies d’ici 2026, envisage sérieusement de réformer le système des arrêts maladie. Le Premier ministre François Bayrou a qualifié la dette française de « piège dangereux, potentiellement irréversible », soulignant l’importance de mesures correctives immédiates.

Bien que le gouvernement reste discret sur les mesures précises envisagées, plusieurs pistes semblent être à l’étude :

  1. Un allongement possible du délai de carence
  2. Un renforcement des contrôles médicaux
  3. Une conditionnalité accrue des versements d’indemnités
  4. Une responsabilisation plus forte des salariés

Selon les déclarations ministérielles, l’objectif serait de parvenir à des propositions concrètes avant le 14 juillet 2025. La ministre Panosyan-Bouvet a rappelé que si « la France est très performante en matière de protection de l’emploi », il devient nécessaire de rééquilibrer le modèle pour que la performance sociale ne nuise pas à la performance économique.

Les défis d’une réforme socialement acceptable

Cette réforme annoncée soulève de nombreuses questions sur l’équilibre entre maîtrise des dépenses publiques et maintien d’une protection sociale adéquate. Les arrêts maladie longs, particulièrement fréquents chez les jeunes travailleurs, interrogent sur les conditions de travail actuelles.

Si le vieillissement de la population explique partiellement cette tendance, le ministère du Travail reconnaît que d’autres facteurs entrent en jeu. La prise en compte de ces éléments sera essentielle pour que la réforme n’aggrave pas les inégalités existantes et demeure socialement acceptable.

À ce stade, le gouvernement se concentre encore sur le diagnostic, mais le message est clair : des changements significatifs sont à prévoir dès juillet 2025 pour les Français en âge de travailler. L’enjeu sera de concilier rigueur budgétaire et préservation d’un modèle social qui reste une référence en Europe.

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