L’étude dévoilée par 60 Millions de consommateurs en 2025 soulève des interrogations majeures sur la qualité du riz consommé en France. Cette céréale, intégrée quotidiennement dans l’alimentation de millions de Français, présenterait des niveaux inquiétants de résidus de pesticides. Une découverte qui incite à revoir nos habitudes alimentaires et à questionner les pratiques agricoles à l’échelle mondiale.
Analyse des contaminations par type de riz
L’enquête réalisée par 60 Millions de consommateurs a scruté 40 références différentes disponibles sur le marché français. Les résultats révèlent que plus d’un tiers des échantillons renferment des traces de pesticides. Le riz basmati conventionnel se distingue négativement en tant que variété la plus contaminée parmi celles analysées.
Cette variété très prisée pour ses qualités gustatives provient principalement d’Inde et du Pakistan, où les méthodes d’agriculture intensive sont prépondérantes. À l’inverse, le riz de Camargue français affiche les taux les plus faibles de pesticides conventionnels, même s’il contient plus d’arsenic naturel provenant des sols.
Le riz long grain et le riz thaï se situent entre ces deux extrêmes avec une contamination modérée. Les chercheurs ont répertorié neuf substances différentes, telles que le quinclorac et la cyperméthrine, utilisées pour lutter contre les mauvaises herbes et les insectes nuisibles.
| Variété de riz | Niveau de contamination | Origine principale | 
|---|---|---|
| Basmati non bio | Élevé | Inde/Pakistan | 
| Long grain | Modéré | Divers pays | 
| Thaï | Faible à modéré | Thaïlande | 
| Camargue | Faible (pesticides) | France | 
Facteurs influençant la présence de pesticides
Divers éléments expliquent ces variations de contamination. L’intensification des cultures de riz dans certaines régions du monde joue un rôle crucial, comme l’explique Delphine Marie-Vivien, chercheuse au Cirad. Les pays exportateurs privilégient souvent les rendements les plus élevés face à une demande mondiale croissante.
Les règlementations sur l’utilisation des produits phytosanitaires diffèrent considérablement selon les pays producteurs. L’Europe impose des normes plus strictes que de nombreux pays asiatiques, ce qui explique en partie la meilleure qualité du riz de Camargue.
La diversité des provenances complique également la traçabilité et le contrôle. Les échantillons analysés provenaient de huit pays différents, avec des pratiques agricoles très diverses. Cette mondialisation de la production de riz rend ardue l’identification précise des sources de contamination.
Stratégies pour réduire l’exposition aux contaminants
Face à ces résultats inquiétants, plusieurs alternatives s’offrent aux consommateurs pour limiter leur exposition aux pesticides présents dans le riz. Des gestes simples peuvent avoir un impact significatif :
- Privilégier le riz biologique, soumis à des cahiers des charges stricts
- Choisir des variétés locales comme le riz de Camargue
- Rincer soigneusement le riz avant la cuisson pour éliminer une partie des résidus
- Diversifier sa consommation avec d’autres céréales
- Faire tremper le riz quelques heures avant la préparation
Des initiatives en faveur d’une riziculture plus respectueuse de l’environnement émergent. Les recherches sur des variétés naturellement résistantes aux parasites pourraient réduire la nécessité des traitements chimiques. Les méthodes de lutte biologique et les pratiques agroécologiques représentent des solutions alternatives prometteuses.
Vers une sensibilisation collective
Cette contamination du riz par les pesticides s’inscrit dans un contexte plus large de qualité alimentaire. Elle rappelle d’autres cas similaires, tels que celui du thon contaminé au mercure, soulevant des interrogations sur la sécurité de nos aliments du quotidien.
Malgré l’absence de dépassement des limites réglementaires dans l’étude, la présence multiple de substances chimiques demeure préoccupante pour une consommation régulière. Les effets cumulatifs et à long terme de ces expositions multiples restent encore insuffisamment étudiés.
La transition vers une production plus saine nécessitera l’engagement conjoint des producteurs, des distributeurs et des consommateurs. En attendant ces évolutions, l’information et la vigilance demeurent les meilleurs remparts face à cette contamination d’une des céréales préférées des Français.
 
 
															