Une enquête récente menée par les organisations Foodwatch et Bloom a mis en lumière des données inquiétantes concernant le thon en conserve. Selon cette étude relayée par le magazine 60 Millions de consommateurs, certains contenants de thon affichent des concentrations de mercure alarmantes, dépassant jusqu’à dix fois la limite autorisée. Cette révélation soulève des interrogations majeures sur la sécurité alimentaire de ce produit très répandu.
Présence inquiétante de mercure dans le thon
L’enquête a examiné 148 boîtes de thon provenant de différents pays européens. Les résultats sont sans appel : 100% des échantillons testés contiennent du mercure, et 10% dépassent la limite maximale de 1 mg/kg établie par les autorités sanitaires de l’Union européenne. Ce métal lourd, potentiellement nocif pour la santé, s’accumule dans la chair du thon au fil du temps.
Le thon, en tant que prédateur en haut de la chaîne alimentaire, accumule naturellement du mercure en se nourrissant de poissons plus petits déjà contaminés. Plus le thon est âgé et capturé en profondeur, plus sa chair est susceptible de contenir des concentrations élevées de métaux lourds. Cette accumulation explique les variations significatives entre les différents contenants de thon.
L’étude démontre qu’il est quasiment impossible pour les consommateurs de déterminer si une boîte est fortement contaminée avant l’achat. Plusieurs facteurs influent sur la présence de mercure :
- L’espèce de thon utilisée
- L’âge du poisson au moment de la pêche
- La zone de pêche
- La profondeur à laquelle le poisson évoluait
Marques les plus touchées par la contamination
L’enquête a identifié plusieurs marques affichant des taux préoccupants de mercure. Petit Navire se distingue avec des niveaux record atteignant 3,9 mg/kg dans certaines boîtes vendues chez Carrefour City, soit près de dix fois la limite réglementaire. En revanche, cette même marque propose des taux bien plus faibles (0,16 et 0,21 mg/kg) pour des produits vendus chez Lidl, mettant en évidence la grande variabilité des contaminations.
Face à ces accusations, Petit Navire a réagi en affirmant qu’aucun des 270 contrôles effectués sur trois ans n’a dépassé la limite européenne de 1 mg/kg, avec des moyennes entre 0,2 et 0,3 mg/kg. Cependant, cette défense n’a pas convaincu les auteurs de l’étude.
Voici un résumé des marques à surveiller selon l’enquête :
| Marques à éviter | Marques avec de meilleurs résultats | 
|---|---|
| Petit Navire | Monoprix | 
| Saupiquet | Casino Connétable (Thon blanc germon) | 
| Carrefour Discount | Phare d’Eckmühl | 
| Cora | |
| Pêche Océan | 
Conseils pour les consommateurs de thon
Malgré ces découvertes alarmantes, il n’est pas nécessaire d’éliminer complètement le thon de son alimentation. Une consommation modérée et un choix éclairé des produits peuvent réduire l’exposition au mercure. Les spécialistes recommandent de :
- Varier les marques consommées pour éviter une exposition répétée à une source potentiellement contaminée
- Privilégier les marques ayant obtenu de meilleurs résultats dans l’étude
- Limiter la consommation, en particulier chez les femmes enceintes et les jeunes enfants
- Être attentif aux informations sur l’origine du poisson
Il est important de noter que même les marques affichant les meilleurs résultats contiennent des traces de mercure. Il convient donc de rester vigilant, quelle que soit la marque choisie. Les populations sensibles, telles que les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants, doivent être particulièrement prudents concernant leur consommation de thon.
Cette alerte de 60 Millions de consommateurs souligne l’importance de la vigilance face aux produits alimentaires de consommation courante. Le thon en conserve, très apprécié pour sa praticité et son prix abordable, requiert désormais une attention particulière lors de l’achat afin de minimiser les risques liés au mercure.
 
 
															