La nuit du 4 au 5 juin 2025 restera gravée dans la mémoire de nombreux étudiants en comptabilité de Bellinzone. Ce qui devait marquer le début d’une nouvelle étape de leur vie s’est transformé en situation administrative embarrassante. Alors qu’ils pensaient avoir obtenu leur diplôme, plusieurs dizaines d’entre eux ont découvert le lendemain qu’ils avaient en réalité échoué à leurs examens.
Quand l’enthousiasme vire à la déception
Les festivités de fin d’année sont généralement synonymes de joie et de soulagement pour les étudiants. Pour ces étudiants suisses, la célébration s’est transformée en amertume. Tout a commencé par une absence de communication administrative mal interprétée. Le mercredi 4 juin, aucun message d’échec n’a été envoyé aux candidats, ce qui a dévié de la procédure habituelle.
En l’absence de mauvaises nouvelles, les étudiants ont logiquement conclu qu’ils avaient réussi. Cette interprétation les a amenés à organiser une soirée de célébration mémorable, pensant fêter leur succès académique.
Certains ont partagé la bonne nouvelle avec leur entourage et leurs futurs employeurs. Les bouteilles de champagne ont été débouchées, les discours prononcés, et les projets d’avenir discutés avec enthousiasme.
Voici les étapes habituelles d’une célébration de diplôme suivies par ces étudiants:
- Informations aux proches sur la réussite
- Organisation d’une fête entre camarades
- Partage sur les réseaux sociaux
- Contact avec les potentiels employeurs
- Planification des prochaines étapes de leur carrière
La bévue administrative qui a tout chamboulé
Le Département tessinois de l’éducation, de la culture et du sport a rapidement identifié la source de cette confusion. Un retard dans la transmission des résultats a empêché l’envoi des notifications d’échec comme prévu. Ce n’est que le lendemain matin, le 5 juin, que les lettres recommandées ont été remises aux étudiants concernés.
« La communication a été délivrée par courrier recommandé le 5 juin, au lieu du 4 juin initialement prévu », a expliqué l’administration dans un communiqué officiel. Elle a présenté « ses excuses aux participants pour les désagréments causés par ce retard de communication ». Une formulation administrative qui ne dissimule pas la gravité de la situation pour les étudiants touchés.
Cette erreur de timing a créé un décalage dramatique entre attente et réalité. Les étudiants recalés se sont retrouvés confrontés à une situation délicate : annoncer à leur entourage qu’ils avaient célébré prématurément.
| Chronologie des événements | Impact sur les étudiants |
|---|---|
| 4 juin – Absence de notification d’échec | Sentiment de réussite, organisation de célébrations |
| Nuit du 4 au 5 juin – Fête des diplômes | Euphorie collective, projets d’avenir |
| 5 juin – Réception des lettres de recalage | Choc, désillusion, embarras social |
Des récits qui dévoilent l’ampleur du traumatisme
Même les étudiants ayant réellement obtenu leur diplôme ont ressenti le malaise général. Une diplômée a exprimé son indignation : « Je ne fais pas partie des recalés, mais j’ai été choquée quand même. Pensez à ceux qui ont annoncé leur réussite à leur entourage et employeurs… Comment une erreur administrative aussi grave a-t-elle pu se produire ? »
Pour les nombreux étudiants recalés, la situation est encore plus compliquée. Outre la déception de l’échec, ils doivent gérer l’embarras d’avoir fêté une réussite imaginaire. La gueule de bois n’était pas que physique, mais aussi mentale.
Ce genre de mésaventure n’est malheureusement pas unique dans le milieu académique. En juin 2023, une université française avait connu une situation similaire. La principale différence résidait dans la réactivité : les étudiants français avaient été informés de l’erreur quelques heures après la publication erronée des résultats.
La réaction d’une étudiante française recalée illustre bien le sentiment d’injustice ressenti : « Comment peut-on nous faire attendre deux mois pour les résultats et commettre des erreurs ? Comment peut-on nous informer par un simple mail rédigé à la va-vite ? »